Quand je repense  au fait  de  retranscrire " des anecdotes ", vécues avec Marie Rose ou (et) Louis, je  réalise qu'avec eux, la moindre   petite chose insignifiante, le moindre petit évènement  mineur prenait pour eux valeur d'évènement majeur. En fait, c'est pour eux  et à leurs yeux à eux que " tout " et  chacun  devenait important.

Je me souviens il y a quelques années, ils étaient venus tous les deux quelques jours  à Récy (plus exactement à Sancerre), à l'hôtel Panoramic où je leur réservais une chambre avec vue sur la Loire, car Louis aurait eu du mal dans mon petit escalier trop raide. Ils étaient très désireux de connaitre la maison d'Alain Fournier.

Je ne me souviens plus pourquoi, mais j'étais allée les chercher dans le Loiret à la gare de Fleury les Aubrais.  Nous sommes allés  visiter sa maison école  à Epineuil  le Fleuriel.  Partis le matin, rentrés le soir,  invitée par Mare Rose et Louis dans un petit  bistrot  de campagne paumé dans un bled paumé où nous étions les seuls clients (et où je ne serais certainement pas entrée si j'avais été seule). C'est un de mes plus beaux souvenirs avec eux; Une journée où je n'ai pas touché terre, un pur bonheur, Un festival de bons mots, un cours magistral de littérature sans  être ennuyeux une seule  seconde; de la joie, de la fantaisie, des pitreries et pourtant... Louis souffrait déjà beaucoup de sa sciatique, avait déjà beaucoup de mal à  entrer et à sortir de ma petite voiture, mais ne se plaignait jamais. Il en plaisantait plutôt.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça me revient comme ça.

Louisette